samedi 31 mars 2012

Jean Max Bellerive dénonce un « lynchage médiatique »

L’ancien premier ministre Jean Max Bellerive a dénoncé dans une lettre rendue publique mecredi ce qu’il appelle un « lynchage médiatique », une « campagne d’intoxication » orchestrés, selon lui, à dessein autour de contrats de travaux publics ou de services engageant sa signature avec des firmes haïtiennes et dominicaines.Disant vouloir rétablir les faits dans l’intérêt de la vérité, Jean Max Bellerive a rappelé qu’une loi d’urgence, votée par le parlement, autorisait le gouvernement de recourir à des procédures exceptionnelles, incluant la passation de marché.

L’ancien patron de la Primature a également souligné qu’il était aussi sous la couverture d’une période d’urgence, ce qui l’autorisait à engager l’Etat en recourant à des procédures de passation de marchés publics dont le gré à gré et les appels d’offres restreints.


Et pour donner une idée sur les retombées de ces contrats, Jean Max Bellerive a fait savoir que la majorité des inaugurations présidées par l’actuelle administration, porte sur des chantiers initiés ou laissés par son gouvernement et il en sera de même, dit-il, pour les 12 à 14 prochains mois.


Jean Max Bellerive qualifie de ridicules les vices de formes signalé dans le rapport préliminaire de la commission d’enquête mise sur pied par son successeur Garry Conille, dans le but de faire la lumière sur les contrats signés par l’administration Bellerive.

L’ancien premier ministre qualifie justement ce rapport préliminaire, de « document, non signé, publié dans les médias ».


Il a indiqué qu’à date aucune compagnie haïtienne ou étrangère n’a pu démontrer que les tarifs accordés pour les différents contrats ont été surévalués. Toutefois, il fait remarquer qu’il était impossible de respecter la nécessité qu’une compagnie justifie de 5 ans de pratique dans le pays, alors qu’il était établi que le pays avait besoin de nouvelles compagnies qui puissent répondre aux appels d’offre.


Pour ce qui est des fautes typographiques et des incorrections grammaticales, Jean Max Bellerive les juge regrettables mais soutient qu’elles ne sont pas de nature à léser les intérêts de l’Etat.

L’ancien premier ministre a aussi démenti vouloir privilégier les firmes dominicaines au détriment des compagnies haïtiennes ou immatriculées ailleurs dans le monde. M. Bellerive justifie le choix des compagnies voisines par, d’une part, la saturation des firmes haïtiennes aux carnets de commande remplis en raison de leur taille et ceci bien avant le tremblement de terre et d’autre part, par la proximité géographiques des firmes dominicaines avec Haïti ce qui leur permettait de se mobiliser rapidement pour exécuter les chantiers dans les délais.

Jean Max Bellerive a aussi souligné que les compagnies dominicaines travaillaient dans le pays, bien avant le tremblement de terre de janvier 2010 exécutant des projets pour le compte de l’Etat haïtien et, poursuit-il, la qualité de leurs travaux est unanimement acceptée.

" Le chef de l'Etat et son équipe étaient d'accord avec le financement des travaux entrepris par ces compagnies", a-t-il fait savoir.


L’ex-chef du gouvernement a aussi rejeté les déclarations selon lesquelles la démission du premier ministre Conille serait liéeà la formation de ce qu’il appelle « la partisane commission d’enquête » qu’il a mise en place. Une approche qui, selon Jean Max Bellerive est insultante pour lui et pour l’ensemble des institutions haïtiennes notamment la présidence, le parlement, la cour supérieure des compte qui refuseraient dans ce cas de lutter contre la corruption.

Enfin Jean Max Bellerive informe qu’il n’a pas l’intention d’assister, les bras croisés, à une tentative qu’il juge ignoble voulant faire de lui un corrompu, un apatride pour l’assassiner politiquement.

Aussi, affirme-t-il avoir constitué un cabinet d’avocats pour réviser les différentes déclarations qui ont circulé dans les médias. Il a aussi demandé au ministère de la planification, qu’il avait dirigé durant le quinquennat du président Préval, de faire la lumière sur les procédures et les conditions des contrats passés sous sa signature.

Il dit aussi rester à la disposition des institutions haïtiennes pour répondre à toutes les accusations qui ont été proférées à son endroit et fait savoir qu’il ne se sent nullement concerné par les conclusions d’une commission qu’il qualifie d’illégale et incompétente mais qui a été, selon lui, créée dans le seul but avoué de lui nuire.

Il qualifie de « mercenaire anonymes et grassement rémunérés les auteurs, tous, amis ou collaborateurs du premier ministre démissionnaire qui,, n’ont pas eu le courage de signer leur forfait".

Selon des extraits du rapport préliminaires cités mardi par le senateur Youri Latortue,
après analyse par les auditeurs de 41 contrats paraphés par le premier ministre Jean-Max Bellerive pour un total d’un demi-million de dollar US, avec notamment des compagnies dominicaines, il ressort que les procédures de passation de marché n’ont pas été respectées, comme le craignait l’actuel chef du gouvernement démissionnaire, Garry Conille. Doute qui l’avait poussé à mettre sur pied la commission d’enquête, selon le parlementaire.
AHP

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